L'affaire des matchs truqués dite ''Calicioscommesse'', qui secoue le monde du football en Italie depuis l'été dernier, a connu lundi un nouveau développement avec l'arrestation à Bari (sud-est) de plusieurs personnes dont un joueur de Série A, rapportent les médias italiens.

Le joueur arrêté est Andrea Masiello, ex-défenseur de Bari évoluant aujourd'hui à Atalanta. Ces arrestations sont liées à une rencontre que Bari, désormais en Série B, a perdu 2-0 face à Lecce, en mai dernier, indiquent les mêmes sources.

Guido Angelozzi, directeur sportif du club de Bari a cependant nié toute implication du club dans une éventuelle manipulation du résultat. Le ministère italien de l'Intérieur avait créé, en juin dernier, une unité spécifiquement chargée d'enquêter sur les matches truqués après une série d'affaires retentissantes.

En décembre, dix-sept personnes dont l'ex-international Cristiano Doni, ancien capitaine de l'Atalanta Bergame, avaient été arrêtées dans le cadre de cette affaire.

L'enquête, qui concernait des paris clandestins et des matches truqués en Série A et B et en Lega Pro (3e div), avait mis en lumière un réseau qui prendrait ses racines notamment à Singapour.

Dans le cadre de cette affaire, la Fédération italienne de football avait déjà infligé, au début du championnat en septembre dernier, une pénalité de six points à l'Atalanta, promu cette saison en Série A, et suspendu Doni pour trois ans et demi, une sanction qui sonne le glas pour la carrière du joueur, aujourd'hui âgé de 38 ans.

En juin dernier, la "Gazzetta dello sport", qui s'était procurée le dossier de l'instruction de 611 pages, avait cité trois groupes mafieux qui auraient manipulé des matchs, le ''groupe de Bologne'', le plus actif, ainsi que les ''Gitans'' et les ''Albanais''.

Les ''tarifs'' pratiqués se monteraient à 400.000 euros pour un match de Série A, 120.000 euros pour un match de Série B, et 60.000 pour un match de la Lega Pro. Cette affaire est intervenue après le scandale du ''calciopoli'' qui avait éclaté il y a près de cinq ans suite à des révélations sur le choix par certains clubs d'arbitres ''bienveillants''. Ce scandale avait provoqué le retrait de deux titres à la Juventus ainsi que sa relégation en deuxième division, et des retraits de points à l'AC Milan, la Lazio, la Fiorentina et la Reggina.

Auparavant, le ''Totonero'' (loto noir) avait coûté en 1980 trois ans de suspension à l'attaquant mythique de la Juve, Paolo Rossi, qui avait été par la suite blanchi pour le Mondial-1982, que l'Italie avait remporté.