Pour les acteurs et observateurs du football camerounais, en plus d'être solide, la candidature marocaine pour l'organisation de la Coupe du monde 2026 offre un important avantage géographique et son soutien est un acte "naturel". Le soutien d'un pays africain ne peut être qu'"automatique", selon maître Dieudonné Happi, président du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), instance mise en place en 2017 par la FIFA pour gérer et restructurer la fédération.

"Le Maroc est un pays ami et frère d'Afrique et à partir du moment où un frère africain est candidat à l'organisation de la coupe du monde, pour mon avis personnel, je pense que le soutien d'un pays africain me semble automatique", avait notamment déclaré à la presse M. Happi en marge de la dernière assemblée générale de la Confédération africaine de football (CAF) tenue à Casablanca le 2 février 2018. Plusieurs autres acteurs et observateurs du football au Cameroun s’accordent unanimement à soutenir le dossier marocain qualifié de "candidature africaine".

Pour Joseph Antoine Bell, ancien international, aujourd’hui membre de la chambre de résolution des litiges de la FIFA et de la commission d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019 à la CAF, le soutien de l’Afrique et du Cameroun à la candidature du Maroc est "naturel".

"L’Afrique soutient déjà ses équipes qui participent à la coupe du monde, je ne vois pas pourquoi il en serait autrement lorsqu’un pays du continent est candidat à l’organisation de la compétition", affirme l’ancien portier des Lions indomptables. Joseph Antoine Bell souligne, à cet effet, l’avantage naturel offert par la situation géographique du pays : "le Maroc est situé de manière que beaucoup de pays n’auront pas besoin de se lever à des heures impossibles pour regarder ou enregistrer les matches. Les matches se joueront pratiquement à l’heure où se joue habituellement la ligue des champions en Europe, sans que personne ne se plaigne. Donc, le Maroc offre cette possibilité naturelle de contenter un plus grand nombre", a-t-il expliqué.

Et Joseph Antoine Bell d’enchaîner que "l’Afrique ne doit pas soutenir la candidature du Maroc simplement pour la faire gagner, mais plutôt pour montrer ses qualités à d’autres afin que ces derniers l’apprécient". "Je ne rêve pas d’une victoire du Maroc simplement grâce à l’appui sectaire des Africains, mais grâce à la qualité de sa candidature"., a-t-il affirmé. Même son de cloche du côté de l’Association des journalistes sportifs du Cameroun (AJSC). Son président, Eric-Martial Djomo, estime que "la candidature du Maroc fait honneur à l’Afrique et tout le continent doit s’aligner derrière elle".

"Le Maroc s’est engagé seul là où certains grands pays comme les Etats-Unis ont privilégié une candidature de groupe", a-t-il relevé, notant, toutefois, qu'"une ouverture de la candidature à quelques autres pays voisins aurait été un plus pour le Maroc en termes de soutien". Outre celle du Maroc, la seule autre candidature enregistrée à ce jour est celle que présentent conjointement les Etats-Unis, le Canada et le Mexique.

Pour Eric-Martial Djomo, le plus important, c’est la solidité de la candidature et la disponibilité des infrastructures requises. Et sur ce plan, dit-il, "le Maroc n’a pas grand-chose à envier aux autres Nations développées". Au final le président de l’AJSC pense que si l’ensemble des 54 fédérations africaines votent pour le Maroc, il aura beaucoup de chances de s’imposer. La désignation du pays organisateur de la coupe du monde 2026 se fera en juin prochain en marge du mondial 2018 qui se tient en Russie. Pour la première fois, l’élection du pays organisateur de ce mondial qui accueillera 48 participants au lieu de 32, sera effectuée par l’ensemble des 211 fédérations membres de la FIFA.