Le Raja de Casablanca est sorti sans gloire des huitièmes de finale de la Coupe de la CAF, en essuyant une cuisante défaite (3-0) face à l'Etoile Sportive de Sahel, dimanche soir à Sousse (Tunisie).
Transparents de bout en bout, les Casablancais ne peuvent se prendre qu'à eux-mêmes, même si une décision arbitrale mal inspirée a, en quelque sorte, influencé le cours des événements. Toutefois, cela n'enlève rien au mérite de la formation tunisienne, qui n'avait pas besoin d'un quelconque coup de pouce.

L'entraîneur intérimaire du Raja, Jamal Fethi, est tout aussi responsable de cette déroute que les hommes sur le champ, en choisissant de se reposer sur les deux buts du match aller et abandonner l'initiative à l'adversaire, en alignant une formation présentant des déséquilibres flagrants dans tous les compartiments et surtout en laissant sur le banc un joueur aussi expérimenté que Vivien Mabede. D'ailleurs, le Centrafricain était à un cheveu de faire tout basculer sur un engagement de la tête à trois minutes du sifflet final.

Les Casablancais, qui semblaient déjà en vacances, savaient que cette rencontre revêtait une importance capitale pour les Tunisiens. Pourtant, ils ne se sont, à aucun moment, élevés au niveau de l'enjeu.
Près d'une semaine après avoir perdu "injustement" le titre national au profit de leurs rivaux du Club africain, l'Etoile attendait impatiemment ce rendez-vous pour prendre une revanche symbolique sur le sort. Et le club tunisien doit remercier la défense catastrophique du Raja.

Les protégés de Faouzi Benzerti n'ont laissé aucun moment de répit aux Casablancais. Ils sont partis à l'abordage dès les premières minutes de jeu, exerçant un pressing haut et un harcèlement permanant sur le porteur du ballon. Bousculés par l'engagement physique des adversaires, les Rajaouis ont momentanément fait preuve de solidarité en défense pour faire passer l'orage. A partir de la 10ème minute, ils ont commencé à reprendre possession du ballon, grâce à l'habileté technique de Yassine Salhi et de Abdelkébir El Oudai, épaulés par des milieux défensifs très entreprenants en apparence.
Mais, ce ne fut qu'un réveil trompeur, puisque la défense casablancaise allait rechuter dans les mêmes errements qui ont coûté cher aux Aigles verts tout au long de l'actuelle saison. Au quart d'heure de jeu, la partie va connaître un tournant majeur avec l'expulsion d'Abdeljalil Jbira pour cumul de deux cartons jaunes. Une décision arbitrale qui a déclenché une grande colère chez les Marocains, très remontés contre le deuxième avertissement jugé trop sévère. Et ils n'avaient pas complètement tort.

Mettant à profit sa supériorité numérique, l'Etoile, qui a littéralement dominé la première période, allait ouvrir le score à la 20ème minute par l'Algérien Baghdad Boudjenah, bien servi par un coéquipier qui a idéalement exploité le couloir laissé libre par la sortie forcée de Jbira. Cinq minutes plus tard, le même joueur double la mise sur une erreur monumentale du défenseur Bamâmar qui lui a offert une occasion sur un plateau. Au lieu de dégager la balle, il l'a amortie en pleine surface de réparation au profit de l'attaquant adverse, qui ne demandait que cela pour faire trembler les filets.

Les Tunisiens vont ensuite se créer des occasions nettes pour corser l'addition. Entre-temps, les Rajaouis étaient comme tétanisés par la furia de l'équipe tunisienne, dont la tâche a été facilitée par une défense casablancaise en gruyère.

Scénario identique en deuxième période. Les Tunisiens attaquaient à outrance, alors que les Marocains se contentaient de repousser les ballons, incapables de construire la moindre action de jeu. En grande difficulté, la défense casablancaise continuait de démontrer des signes de faiblesse décourageants.
Au bord de la rupture, les coéquipiers de Salhi subissaient la domination insolente des joueurs de Sousse. Ceux-ci ont gratifié leur public par un football de qualité en alternant dédoublements, jeu en triangle, passes courtes et longs ballons vers Boudjenah, qui fut un véritable poison pour les défenseurs marocains.
Il ne restait alors aux vice-champions de Tunisie qu'à porter le coup de grâce. Ce qui fut fait. A la 72ème minute de jeu, Alia Labrigui, laissé sans marquage, a pris tout son temps pour cadrer et placer, tranquillement, son coup de tête sur le côté gauche du portier Khalid Laskri, moins rassurant que d'habitude.

Tout futur coach du Raja de Casablanca trouvera devant lui un chantier urgent qui ne peut souffrir aucun report. La défense des Verts est tout simplement à reconstruire pour éviter le naufrage.