Déjà double champion du monde à 24 ans, Sebastian Vettel entamera dimanche au Grand Prix d'Australie, ouverture de la saison 2012 de Formule Un, sa quête d'un troisième titre mondial consécutif.

Le pilote allemand de Red Bull s'était imposé l'an dernier sur le circuit de Melbourne avec une facilité déconcertante qui augurait de sa large domination et de celle de son écurie tout au long de l'année.

Sa tâche s'annonce moins aisée cette année, face à des rivaux qui ont beaucoup travaillé pendant l'hiver pour préparer leur revanche.

La qualité du plateau promet également une saison qui pourrait rester dans les annales.

Pas moins de six champions du monde de Formule Un sont en lice, un record du genre. Outre Vettel, Michael Schumacher (Mercedes), Lewis Hamilton et Jenson Button (McLaren), Fernando Alonso (Ferrari) et Kimi Raikkonen (Lotus), qui fait son retour en F1 après trois ans passés dans les rallyes, donnent à l'affiche 2012 un lustre tout particulier.

"Cette saison ressemble à une année de rêve pour la Formule Un avec ces six champions du monde. C'est sans précédent. La qualité des engagés est phénoménale. Je pense que cela va être une saison vraiment passionnante", s'enthousiasme le patron de l'écurie Red Bull, Christian Horner.

Vingt Grands Prix sont au programme - un de plus que l'an dernier, autre record. La Turquie disparaît de la liste, où réapparaissent Bahreïn, supprimé en 2011 en raison des troubles politiques, et le GP des Etats-Unis, qui revient après cinq ans d'absence sur un nouveau site, celui d'Austin, au Texas.

S'il est difficile de tirer des conclusions définitives des essais pratiqués pendant l'hiver par les équipes, tout indique cependant que l'écart énorme constaté la saison dernière entre Red Bull et ses concurrents devrait être moins spectaculaire cette année.

DES ADVERSAIRES DE TAILLE

Sebastian Vettel devra donc donner le meilleur de lui-même pour se rapprocher encore de Michael Schumacher, champion sept fois dont cinq années de suite avec Ferrari entre 2000 et 2004 et Juan-Manuel Fangio, vainqueur à quatre reprises entre 1954 et 1957.

"Seb a connu une année incroyable et a finalement largement dominé. Mais, cette fois, il y a des adversaires de taille", juge Christian Horner, qui voit dans le Britannique Jenson Button le concurrent le plus menaçant pour son poulain.

Le danger pourrait aussi venir pour Vettel de son propre coéquipier, l'Australien Mark Webber, qui a pris date l'automne dernier en remportant le dernier Grand Prix de la saison au Brésil.

Chez McLaren, l'ambiance n'a plus rien à voir en ce mois de mars avec ce qu'elle était il y a un an, quand l'écurie sortait d'essais plutôt ratés.

Cette fois, Lewis Hamilton et Jenson Button ne cachent pas leur ambition. "Côté fiabilité de la voiture, on a plutôt connu un bon hiver, et j'ai le sentiment qu'on peut encore bien progresser", juge Button.

Derrière, plusieurs équipes de "moyenne gamme", encouragées par leurs performances lors des essais, espèrent tirer leur épingle du jeu, comme Force India, Sauber et Todo Rosso.

Williams a connu une année noire en 2011, avec cinq points au compteur en fin de saison, un bilan indigne d'une écurie naguère dominatrice. L'écurie veut réagir et s'est équipée d'un nouveau moteur Renault dont elle attend beaucoup.

La F1 a perdu quelques personnages, comme le Brésilien Rubens Barrichello et Jarno Trulli, dont le retrait forcé de Caterham signifie que l'Italie n'a plus de pilote sur le circuit pour la première fois depuis 1970.