L'année 2010 de Formule Un a commencé avec le retour hautement médiatique d'un ancien champion allemand et s'est achevée sur l'avènement d'un autre Allemand devenu le plus jeune champion de l'histoire.

Au fil des 19 Grands Prix riches en rebondissements jusqu'au sprint à quatre pour l'attribution du titre, le cadet, Sebastian Vettel, 23 ans, a éclipsé son aîné, Michael Schumacher, 41 ans.

Vettel a encore un long chemin à parcourir avant d'égaler son compatriote au palmarès inégalé de sept titres de champion du monde, mais avec ce premier titre et dix Grands Prix l'avenir est à lui.

Pour la seule année 2010, le jeune Allemand a remporté cinq Grands Prix. Fernando Alonso a fait aussi bien mais Vettel a aussi raflé 10 fois la pole position. En fin de compte, le titre est allé au pilote le plus rapide sur la voiture la plus rapide.

Pour la seconde saison d'affilée, le championnat des constructeurs a été remporté par une écurie, Red Bull, équipée d'un moteur fourni par un autre constructeur, Renault, dont la propre formation a échoué.

Avec pour directeur technique Adrian Newey, qui avait déjà conçu deux voitures championnes du monde pour Williams et McLaren, les Red Bull-Renault ont dominé leurs rivales.

L'Australien Mark Webber, coéquipier de Vettel, a occupé deux fois la première place au classement des pilotes et a débuté le dernier Grand Prix devant le futur champion et dans les roues d'Alonso.

L'Espagnol et Ferrari ont finalement raté le coche lors du final d'Abou Dhabi où le Britannique Lewis Hamilton était lui aussi encore marginalement en course pour le titre sur McLaren.

Une victoire ou une deuxième place auraient assuré le sacre de l'Espagnol. Il a fini septième, juste devant Webber. Vettel a gagné et Hamilton a pris la deuxième place.

CONSIGNE ET ACCROCHAGES

Le suspense entretenu par six changements de leader au championnat du monde a été favorisé par le nouveau système d'attribution de points qui a davantage récompensé les victoires.

Le suspense a également été accompagné de quelques épisodes croustillants comme l'affaire de la consigne de course de Ferrari, qui a ordonné à Felipe Massa de laisser passer Alonso pour assurer sa victoire au Grand Prix d'Allemagne.

L'affaire a valu à l'écurie italienne une amende de 100.000 dollars. La saison terminée, le Conseil mondial de la Fédération internationale de l'automobile a supprimé l'interdiction des consignes de course.

La cohabitation musclée entre les deux pilotes de Red Bull a également animé la saison. Leur collision alors qu'ils se disputaient la première place en Turquie en a été un épisode.

Leur rivalité a aussi éclaté au grand jour au Grand Prix de Grande-Bretagne lorsque Webber a reçu l'ordre de céder son aileron avant à Vettel mais s'est vengé en remportant la course et s'est écrié: "Pas mal pour un second pilote!"

L'Australien a encore été en vedette au Grand Prix d'Europe à Valence.

Sa voiture a heurté la Lotus du Finlandais Heikki Kovalainen lors d'une tentative de dépassement. Elle s'est cabrée presqu'à la verticale, a décollé, rebondi sur l'arceau de sécurité avant de retomber sur les pneus sans dommage pour le pilote.

Vettel et Webber seront une nouvelle fois associés l'an prochain mais il n'est pas certain que leur voiture sera aussi dominatrice.

La menace viendra encore de McLaren et de Ferrari. Il faudra aussi compter avec Mercedes, déjà couronnée en 2009 sous le label Brawn GP, qui a commencé à travailler à sa voiture 2011 dès qu'il est devenu évident que Schumacher et Nico Rosberg n'étaient pas en mesure de briguer le titre.

L'aîné des deux champions du monde allemand pourrait ainsi revenir dans la course.

Source: Reuters