La contre-performance concédée jusqu'ici par les sportifs marocains aux Jeux olympiques 2012 à Londres était imprévue et met à nu l'échec des Fédérations concernées, ont assuré des responsables de la chose sportive au Maroc.

"Fini le temps pour les Fédérations de se cacher derrière le manque de moyens. Elles ont bénéficié d'un soutien financier largement suffisant leur permettant de préparer leurs sportifs respectifs dans les meilleures conditions et selon les normes les plus en vue au monde, malheureusement le résultat n'a pas suivi", a martelé le secrétaire général du Comité national olympique marocain (CNOM), Noureddine Benabdenbi.

Il a rappelé dans ce cadre le "fameux" programme de préparation des sportifs de haut niveau auquel un budget consistant a été alloué, soulignant que les Fédérations ont été autorisées à faire appel, si nécessaire, aux services des meilleurs cadres techniques sur la scène internationale pour bénéficier de leurs expériences en prévision des JO-2012.

"Il est encore trop tard de faire dans les détails, mais une fois de retour au pays et que les Jeux aient livré tous leurs verdicts, il sera procédé à une évaluation générale et un diagnostic précis au terme duquel plusieurs décisions seront prises. Des choses devront certainement changer", a soutenu M. Abdenbi.

Il a toutefois qualifié d'utopie le fait de rêver d'une médaille olympique dans certaines disciplines, tels que le tir, le cyclisme, el canoë kayak ou la natation, soulignant que l'objectif pour ces sports était de représenter dignement les couleurs nationales.

Au contraire, "ils ont failli à leur mission en quittant les compétitions dès les premiers tours, après des années de préparations qui se sont résumées en de très courtes minutes, là où ils sont attendus", a-t-il récriminé.

Cette expérience olympique devait en outre profiter aux jeunes athlètes en prévision des prochaines échéances, notamment les JO-2016 à Rio de Janeiro, a affirmé M. Benabdenbi.

Pour sa part, le secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des sport, Karim Akkari, a indiqué que son département, qui supervise avec le CNOM, le programme de préparation et de suivi des sportifs de haut niveau, se félicite des objectifs initiaux réalisés en ce sens après la qualification record aux JO de plus de 70 sportifs engagés dans 12 disciplines.

Mais il a en même temps regretté que soient restés vains tous les efforts consentis et le soutien accordé à ces athlètes, à travers l'élaboration de programmes de préparation qui les a menés dans plusieurs concentrations et stages au Maroc et à l'étranger.

M. Akkari a estimé que les compétitions aux jeux olympiques sont marquées par une rude concurrence, soulignant que le Maroc ne dispose pas de champions de calibre mondial pour espérer des médailles à ce rendez-vous, hormis en athlétisme et en taekwondo où "notre rêve est légitime".

Il a, par ailleurs, affirmé que le programme de préparation des sportifs de haut niveau est motivant pour les athlètes et vise à soutenir la performance, mais doit être remis à chaque fois en cause.

"Nous restons très vigilants en ce sens pour intégrer des sportifs selon l'ordre de mérite et suivre les bénéficiaires et l'exécution des programmes, mais aussi de veiller à l'amélioration de ce système pour pouvoir obtenir les résultats escomptés", a-t-il dit.

Dans cette perspective, il a précisé que les Directeurs techniques nationaux signeront désormais leurs contrats avec le ministère de la jeunesse et des sports et ce, dans le cadre d'une nouvelle loi sur le sport de haut niveau, devant définir en premier lieu les droits et les devoirs de chaque partie.

M. Akkari a enfin souligné que c'est toute une stratégie nationale claire et professionnelle de sport de haut niveau qui sera mise en place, appelant à la conjugaison des efforts de tous les intervenants pour pouvoir réussir ce processus.