L'équipe de France de handball a encore enrichi son incomparable palmarès de championne olympique, d'Europe et du monde en titre en battant le Danemark en finale du Mondial, dimanche, à Malmö.

Les Experts comme ils se sont eux-mêmes surnommés n'ont plus perdu une grande compétition internationale depuis le championnat d'Europe 2008.

Pour décrocher leur quatrième étoile de champions, ils ont cependant dû mobiliser toute leur énergie et toute leur expérience pour finalement maîtriser 37-35 après prolongations et un final haletant des Danois invaincus depuis le début du Tournoi et champions d'Europe en 2008.

Jamais peut-être, ils n'avaient été aussi menacés que lorsque les Danois ont abordés les toutes dernières minutes avec un but d'avance 33-32.

Nikola Karabatic a alors justifié le titre de meilleur joueur du tournoi qui lui avait été attribué avant le match en marquant son 10e but. Thierry Omeyer, élu meilleur gardien, a effectué une parade dont il a le secret.

Le capitaine Jérôme Fernandez a pris ses responsabilités en tirant et convertissant le penalty du 35-34 puis en marquant le but qui donnait deux points d'avance à l'entrée dans la dernière minute.

Deux buts, un Danois et un par Michael Guigou, son septième, ont scellé le score.

"Cette fois, on a été tenus en échec par une grande, grande équipe du Danemark. C'est la meilleure équipe du tournoi après nous mais on ne s'est pas décomposés et on a fait une bonne prolongation", a déclaré Jérôme Fernandez sur Canal Plus.

"C'est ça la force de cette équipe qui s'est bien solidarisée en fin de match pour décrocher la victoire."

Outre la classe des cadres français, Karabatic, Guigou, Omeyer mais aussi Bertrand Gille, Didier Dinart, et les qualités de jeunes comme William Accambray ou Xavier Barachet, la confiance acquise au fil des campagnes victorieuses alors que le Danemark n'a jamais été champion du monde a également été un facteur majeur de la rencontre.

IMBATTABLES ?

Si la première mi-temps a été équilibrée, la France a toujours fait la course en tête. Elle menait 2-0 après cinq minute, 6-4 après dix minutes, 8-6 au quart d'heure de jeu.

L'écart est monté pour la première fois à trois buts (9-6) mais les Danois sont revenus et ont égalisé.

Les Français ont repris le large et ont même creusé un trou de quatre buts 13-9 puis 14-10.

Ils ont gardé trois longueurs d'avance 15-12 à la mi-temps avec Karabatic, Guigou et Barachet comme meilleurs buteurs et grâce à quelques parades de Thierry Omeyer qui n'était pourtant pas à son meilleur.

L'avance était faible pour un match de handball mais elle a tenu pendant la moitié de la seconde mi-temps jusqu'à ce que les Danois reviennent à un but 23-22 avant d'égaliser 24-24 à 12 minutes de la fin.

Les deux équipes étaient encore à égalité à trois minutes de la fin. Michael Guigou a redonné l'avantage aux Français d'un penalty qui a également entraîné l'exclusion pour deux minutes du Danois Bo Spellerberg.

Bertrand Gilles a raté le tir du 31e but avant d'être exclu pour deux minutes. Les Danois ont égalisé. Karabatic a marqué son neuvième but mais les Danois ont arraché les prolongations à la dernière seconde.  

Contraints de débuter la première période de cinq minutes en infériorité numérique, les Français ont eu le bon goût de marquer par Luc Abalo.

Coup dur pour les Experts, les Danois ont aligné deux buts d'affilée et ont pris l'avantage pour la première fois du match 33-32.

Il a fallu deux buts de Karabatic et Guigou et une parade de Thierry Omeyer pour que les champions en titre atteignent la fin de la première prolongation avec une longueur d'avance 34-33.

Le match ne pouvait que se jouer sur le fil. La séquence Karabatic-Fernandez-Omeyer a prouvé que les Experts étaient encore une fois imbattables.

Leur titre les qualifie directement pour les Jeux olympiques de Londres. La France rejoint la Roumanie et la Suède dans le groupe des pays quadruples champions du monde mais elle est la seule à avoir réussi cet exploit dans l'ère moderne.

Reuters