L'affaire des matchs truqués dite "Calcioscommesse", qui secoue le monde du football en Italie depuis l'été dernier, est entrée dans une nouvelle phase après que pas moins de 22 équipes et 61 joueurs aient été traduits en justice, rapporte mercredi la presse locale.

Sienne, l'Atalanta Bergame et Novare (déjà relégué) sont les trois clubs de Série A cités dans cette affaire, comme la Sampdoria Gênes, qui évoluait en division d'élite lors de la saison 2010-2011.

Les trois premiers clubs jouaient en Série B la saison dernière au terme de laquelle ils ont accédé à la Série A.

Parmi les joueurs concernés figurent notamment Cristiano Doni (ex-Atalanta), Carlo Gervasoni (ex-Plaisance/D3) et Filippo Carobbio (La Spezia/D3, ex-Sienne).

Les équipes et joueurs pointés du doigt ont été déférés en justice par le procureur de Crémone (nord) à un moment où les Parquets de Bari (sud-est) et Naples (sud) poursuivent leurs enquêtes.

Sur le plan sportif, les clubs impliqués à divers titres risquent des sanctions allant du retrait de points jusqu'à la relégation en division inférieure.

La justice sportive devrait prendre des décisions avant le 21 mai et le début des barrages (montée et relégation) de Série B.

En avril dernier, plusieurs personnes, dont un joueur de Série A avaient été arrêtées à Bari dans le cadre de cette affaire.

Le joueur en question est Andrea Masiello, ex-défenseur de Bari qui a évolué par la suite à Atalanta.

Ces arrestations étaient liées à une rencontre que Bari, désormais en Série B, avait perdu 2-0 face à Lecce.

Au mois de décembre, dix-sept personnes, dont l'ex-international Cristiano Doni, ancien capitaine de l'Atalanta Bergame, avaient déjà été arrêtées.

L'enquête, qui concernait des paris clandestins et des matches truqués en Série A et B et en Lega Pro (3e div), avait mis en lumière un réseau qui prendrait ses racines notamment à Singapour.

Dans le cadre de cette affaire, la Fédération italienne de football avait infligé, au début du championnat en septembre dernier, une pénalité de six points à l'Atalanta, promu cette saison en Série A, et suspendu Doni pour trois ans et demi, une sanction qui sonne le glas pour la carrière du joueur, aujourd'hui âgé de 38 ans.

La "Gazzetta dello sport", qui s'était procurée le dossier de l'instruction de 611 pages, avait cité, en juin dernier, trois groupes mafieux qui auraient manipulé des matchs, le "groupe de Bologne", le plus actif, ainsi que les "Gitans'' et les "Albanais".

Les "tarifs" pratiqués se monteraient à 400.000 euros pour un match de Série A, 120.000 euros pour un match de Série B, et 60.000 pour un match de la Lega Pro.

L'affaire "Calcioscommesse" est intervenue après le scandale du "calciopoli" qui avait éclaté il y a près de cinq ans suite à des révélations sur le choix par certains clubs d'arbitres "bienveillants". Ce scandale avait provoqué le retrait de deux titres à la Juventus, ainsi que sa relégation en deuxième division, et des retraits de points à l'AC Milan, la Lazio, la Fiorentina et la Reggina.

Auparavant, le "Totonero" (loto noir) avait coûté en 1980 trois ans de suspension à l'attaquant mythique de la Juve, Paolo Rossi, qui avait été par la suite blanchi pour le Mondial-1982, que l'Italie avait remporté.