Le Real Madrid et le Bayern Munich ne se sont jamais vraiment aimés et l'occasion leur est donnée de jauger l'état de leurs relations, mardi en Bavière en demi-finale de la Ligue des champions.

Le hasard des tirages au sort a assuré une trêve forcée entre les deux clubs ces cinq dernières années. Mais nul doute que la hache de guerre risque d'être à nouveau déterrée à l'Allianz Arena, dans ce premier choc du dernier carré de la plus prestigieuse des coupes d'Europe.

Tout a commencé en demi-finale de la Coupe des clubs champions, lors de la saison 1975-1976, lorsque le Madrilène Roberto Martinez s'est fracturé le nez dans un choc avec le gardien du Bayern et qu'un individu, surnommé plus tard "le fou de Bernabeu", a pénétré sur le terrain pour agresser l'arbitre de la rencontre ainsi que le buteur allemand Gerd Müller.

Onze ans plus tard, toujours au même stade la compétition, la rencontre entre les deux grands d'Europe a plongé dans la violence par le fait d'un seul homme, Juanito, qui mécontent d'un plongeon d'un certain Lothar Matthäus, lui a marché sur le dos avant de répéter son geste, cette fois-ci sur la tête de l'international allemand. A l'époque, Juanito avait écopé d'une suspension de cinq ans de la part de l'UEFA.

En 1981, lors d'un match amical de pré-saison, c'est l'équipe entière du Bayern qui avait quitté le stade Santiago Bernabeu après l'exclusion de l'un des siens, renvoyé au vestiaire pour avoir adressé des gestes obscènes à l'attention du public madrilène.

"CE SERA TOUT OU RIEN"

Malgré ce passé sulfureux, les deux équipes se sont montrées respectueuses ces derniers jours, lors des traditionnelles conférences de presse d'avant-match.

"Il y a un certain nombre d'éléments à prendre en considération et le premier d'entre eux, sans aucun doute, est l'histoire du Bayern", a estimé notamment le vice- président du Real Madrid, Emilio Butragueno.

"Il s'agit d'un club avec une grande fierté et ils savent qu'ils tiennent là certainement leur dernière chance de finir leur saison la tête haute, si je mets de côté le fait que la finale de la Ligue des champions se jouera dans leur stade", a ajouté le dirigeant madrilène.

En tête de son championnat avec quatre points d'avance sur le FC Barcelone, le Real Madrid part légèrement favori dans cette rencontre, où le Bayern Munich tentera de mettre de côté sa déception d'avoir probablement perdu le titre de champion au profit du Borussia Dortmund.

"Ce sera tout ou rien", a d'ailleurs prévenu le milieu de terrain allemand Bastian Schweinsteiger.

"Il va falloir que l'on aille au-delà de nos limites mais nous sommes capables de le faire, surtout si le public est derrière nous. Cela ne sera pas facile et tout va se jouer dans la force mentale. J'espère que nous allons leur montrer de quoi la mentalité du Bayern est faite", a-t-il ajouté.

En 18 confrontations, le bilan penche en faveur du club allemand: dix victoires pour six défaites et deux matches nuls.