Il flottera un léger parfum de romantisme sur les quarts de finale de la Ligue des champions, mardi et mercredi, tant il y avait longtemps que cette compétition semblait figée, avec les mêmes acteurs, unis derrière presque toujours le même scénario.

Ces dernières années, les amateurs de football étaient habitués à passer un printemps de football aux accents anglais, italien et espagnol. Mais cette saison, sept nations sont représentées à ce stade de l'épreuve, du jamais vu depuis 1997.

Mis à part un choc annoncé du côté de San Siro, entre le Milan AC et le FC Barcelone, les autres rencontres auront un côté "frais", avec en premier lieu, la réincarnation du mythe de David contre Goliath, entre les Chypriotes de l'APOEL Nicosie et le Real Madrid.

Un vent de nostalgie soufflera aussi sur les deux autres quarts de finale, avec un double vainqueur de l'épreuve des années 1960, Benfica, qui accueille Chelsea et l'Olympique de Marseille, titré en 1993, qui reçoit le Bayern Munich.

Ce nouveau visage de la plus prestigieuse des compétitions européennes est en grande partie dû au travail accompli par le président de l'UEFA, Michel Platini, qui oeuvre depuis plusieurs années à rendre cette épreuve plus démocratique, en réservant notamment des places à des champions de ligues moins huppées.

L'APOEL Nicosie en est le parfait exemple. Sorti de la phase de groupe en tête de sa poule, devant des habitués des rendez-vous européens que sont le FC Porto ou encore le Zénith Saint-Pétersbourg, les Chypriotes ont éliminé en huitième de finale, avec beaucoup d'application et de sérieux, l'Olympique Lyonnais.

Les insulaires disputeront mardi le premier quart de finale de l'histoire du pays, face au détenteur du record de victoires dans cette compétition, le Real Madrid, monté à neuf reprises sur le toit de l'Europe.

MARSEILLE ET CHELSEA À LA PEINE

Leaders de la Liga avec six points d'avance sur le Barça, les Merengue restent sur une série de neuf matches sans défaite en Ligue des champions et devraient, sauf surprise, mettre fin au rêve chypriote à l'issue des deux manches.

Autre invité surprise de ces quarts de finale, Benfica semble être en mesure de continuer à rêver d'Europe, face à une équipe de Chelsea en grande difficulté cette saison.

Qualifiés miraculeusement au tour précédent face à Naples, les Blues ont déjà limogé un entraîneur cette année et après 30 journées sont cinquièmes de Premier League, à 20 points des deux leaders et à cinq longueurs du quatrième, Tottenham.

A Marseille, la seule ville de France où l'on peut s'enorgueillir d'avoir remporté "la vraie Coupe d'Europe", la situation délicate en championnat de l'OM, neuvième de Ligue 1, interdit de penser à l'exploit.

D'autant plus que l'adversaire des olympiens, le Bayern Munich, vient d'aligner trois victoires d'affilée et a la fâcheuse tendance, depuis plusieurs semaines, de marquer des buts en cascade à ses adversaires.

Sans son gardien habituel Steve Mandanda, suspendu pour cette rencontre, le défi sera d'autant plus difficile à relever.

Pour tous ceux rétifs au changement, Milan AC-FC Barcelone est à l'affiche mercredi soir.

Les deux clubs se sont déjà affrontés en phase de groupes, avec un match nul au Camp Nou (2-2) et une victoire des Catalans en Italie (3-2). Les deux équipes étaient déjà qualifiées pour les huitièmes de finale.

Mais là, il s'agit d'une autre histoire. Même si elle aura forcément le goût et l'odeur d'un classique.