Le déficit financier cumulé du championnat d'Italie de football (Série A) s'est accentué durant la saison 2010-2011 en se chiffrant à 285 millions d'euros contre 193 millions au cours de la saison précédente, selon une étude publiée par ''La Gazzetta dello sport''.

D'après cette étude, élaborée annuellement par le journal sportif italien, les pertes se sont particulièrement creusées au niveau de la gestion des trois principaux clubs de la Péninsule: la Juventus Turin (95,4 millions d'euros), l'Inter Milan (86,8 millions) et Milan AC (69,8 millions).

L'étude impute, pour l'essentiel, ces pertes aux très lourdes masses salariales qui grèvent leur budget. Les salaires représentent 89 pc du budget de la Juventus, 88 pc pour l'Inter et 85 pc pour le Milan.

En outre, la nouvelle répartition des droits télé favorise les petits clubs et prive les grands de revenus auxquels ils étaient habitués. Principale source de revenus pour les clubs italiens, les droits télé y contribuent pour 58 pc.

Par ailleurs, certains clubs font face à des dépenses exceptionnelles dictées par des investissements à long terme comme c'est le cas pour la Juve qui paie notamment la construction de son nouveau stade.

Parmi les clubs qui s'en sortent bien, l'étude cite la Lazio Rome (10 millions de bénéfices), Naples (4,2 millions d'euros) et Udinese (2,9 millions).

Les clubs siciliens sont également un modèle en la matière. Ainsi, pour la cinquième saison consécutive, Catane réalise des bénéfices de 6,4 millions d'euros (pour un total de 25 millions en cinq ans). Pour sa part, Palerme a fait un bond spectaculaire, passant de 17,4 millions d'euros de pertes en 2009-10 à un gain de 7,8 millions cette saison. La vente de l'Argentin Javier Pastore pour 42 millions d'euros au Paris Saint-Germain y a été pour beaucoup.

Quoiqu'il en soit, le championnat italien de football reste dans le rouge à une saison de la mise en application du "fair-play financier" défendu par le président de l'Union européenne de football (UEFA), Michel Platini.

Il s'agit là d'un système de contrô le qui vise à rééquilibrer les comptes des clubs suivant une règle relativement simple qui veut que ''l'on ne dépense plus que ce qu'on a''.

Selon des chiffres publiés en janvier par l'UEFA, les pertes cumulées des équipes européennes ont atteint la somme de 1,6 milliard d'euros à fin 2010, en hausse de 33 pc en un an.