Roger Federer a ruiné les espoirs d'Andy Murray qui espérait mettre fin à 76 ans de disette britannique dans le simple messieurs de Wimbledon et a égalé dimanche le record de sept victoires dans le tournoi de l'Américain Pete Sampras.

Vainqueur de la finale 4-6 7-5 6-3 6-4 en trois heures et 24 minutes, le Suisse a engrangé son 17e titre dans un tournoi du Grand Chelem.

Il est désormais assuré de reprendre dès lundi à Novak Djokovic la première place au classement mondial.

Il égalera ainsi un autre record de Pete Sampras, celui de 286 semaines passées au premier rang mondial et aura toutes les chances de le dépasser.

"Gagner ici m'est familier mais cette nouvelle victoire vient à point nommé", a déclaré Federer qui n'avait plus gagné de tournoi du Grand Chelem depuis sa victoire dans l'Open d'Australie en 2010 aux dépens, déjà, d'Andy Murray.

Le Suisse aura donc été une nouvelle fois le bourreau de l'Ecossais et jamais sans doute un vaincu de finale du Grand Chelem n'a semblé si désespéré qu'Andy Murray.

"Ca ne va pas être facile", a-t-il dit lorsque le micro lui a été tendu sur le Centre court quelques minutes seulement après la balle de match.

"Je me rapproche", a tout de même réussi à articuler en refoulant larmes et sanglots l'Ecossais dont la consolation est d'avoir été le premier Britannique à jouer une finale du simple messieurs de Wimbledon depuis Bunny Austin en 1938.

"Je veux féliciter Roger. On m'avait dit après ma victoire en demi-finale que c'était ma meilleure occasion, mais il a fait un grand tournoi."

Federer a essayé de consoler son vaincu comme il l'avait fait lors de leur finale en Australie.

"Il est si bon, si constant depuis des années qu'il gagnera un tournoi du Grand Chelem", a-t-il dit.

INTERRUPTION

S'il fallait trouver un symbole de cette finale ce serait sans doute l'entrée des deux hommes sur le court dans une ambiance surchauffée par les enjeux et l'attente du public britannique.

Sous le toit ouvert et contrairement aux prévisions, c'est Andy Murray qui a semblé souffrir le moins de la pression.

L'Ecossais a pris le service de son très expérimenté adversaire dès le premier jeu. Il a récidivé dans le neuvième jeu et a conclu le set d'un ace à 212 km/h et d'un service gagnant après 57 minutes de jeu.

Le deuxième set est allé avec le service jusqu'au douzième jeu. Federer a alors donné un coup de boutoir et, d'une volée, a pris le service de Murray et la manche.

Les deux joueurs étaient à égalité 1-1 40-0 pour Federer au service dans le troisième set lorsque la pluie les a renvoyés au vestiaire.

Les organisateurs ont rapidement décidé de faire fermer le toit pour s'assurer que la finale ne souffrirait plus d'interruption.

Après une quarantaine de minutes d'arrêt, Federer a bouclé son jeu de service puis est venu l'étouffant sixième jeu de ce troisième set qui restera sans doute comme le symbole de la victoire du Suisse.

Federer l'a remporté au terme d'un marathon d'une vingtaine de minutes, à sa sixième balle de break et après avoir fait mordre trois fois le gazon à Murray.

A 4-2, le Suisse a creusé son avantage pour boucler la manche 6-3.

Sans baisser de rythme et alors que Murray avait la mine de plus en plus triste, Federer a donné un nouveau coup de boutoir par un jeu blanc sur son service dans le quatrième jeu de la quatrième manche.

La prise du service de Murray sur un passing lui a permis de se détacher. Bien installé à l'intérieur du court, solide dans son jeu et dans sa tête, le Suisse n'était pas homme à relâcher son emprise.

Un enchaînement service-amortie lui a permis de mener 5-3. Un ace, le 19e, lui a donné deux balles de match et une faute de coup droit de Murray a scellé sa victoire sur la seconde.