La Serbie a remporté la Coupe Davis pour la première fois de son histoire, dimanche dans son antre de la Belgrade Arena, privant du même coup la France d'un dixième Saladier d'argent.

L'équipe emmenée par Novak Djokovic, icône de son pays, s'est imposée 3-2 à l'issue d'un match décisif entre Viktor Troicki et Michaël Llodra.

Après l'ultime retour gagnant du Serbe, une joie incommensurable a envahi l'enceinte où 16.000 supporters avaient chauffé l'ambiance durant trois jours, une joie qui contrastait avec la détresse du camp français et les larmes de Michaël Llodra, effondré sous le poids de la responsabilité.

Alors que Guy Forget, et ses hommes regagnaient les vestiaires le visage fermé, Bogdan Obradovic, Slobodan Zivojinovic, le président de la Fédération serbe de tennis, et les joueur honoraient sur le court leur pari en cas de victoire: se faire raser le crâne.

Tout a pourtant bien commencé pour les Français qui avaient remporté vendredi le premier point de la finale avec la victoire de Gaël Monfils, 12e mondial, sur Janko Tipasarevic. Djokovic, troisième mondial, remettait logiquement les deux équipes à égalité face à Gilles Simon.

Samedi, la liesse était dans le camp français avec la victoire au terme d'un double d'anthologie de Llodra et Arnaud Clément, qui s'imposaient en cinq sets à Troicki et Nenad Zimonjic.

Guy Forget, le capitaine, était aux anges. Le cauchemar a débuté dimanche.

FEU D'ARTIFICE ET CONCERT DE KLAXONS

Le camp français avait crié haut et fort qu'il croyait possible une victoire de Monfils sur Djokovic. Le Serbe a fait respecter la logique du classement en s'imposant facilement.

Toute la responsabilité de l'issue de la rencontre revenait donc à Llodra, qui avait reconnu la veille avoir subi une énorme pression avant le double et qu'il n'avait dû qu'à son coéquipier et son capitaine sa capacité à rester dans le match et à élever son niveau de jeu pour aller chercher la victoire.

Dimanche, on constatait rapidement que le succès en double n'avait pas enlevé la moindre tension. Les jambes raides, le bras lourds, Llodra a "déjoué" et Troicki n'en a fait qu'une bouchée.

Pour la septième fois seulement de l'histoire de la Coupe Davis, disputée pour la première fois en 1900, l'équipe qui a gagné le double n'a pas soulevé le trophée. Une mésaventure que la France vit pour la deuxième fois, après la finale perdue en 2002 à Paris contre la Russie.

La dernière aussi qu'elle avait disputée avant le rendez-vous de Belgrade.

Avant cette édition 2010, Guy Forget pouvait s'appuyer sur une jolie statistique : son équipe avait remporté ses deux dernières finales à l'extérieur, en 1996 à Malmö contre la Suède où il était encore joueur, et en 2001 à Melbourne contre l'Australie où il était sur la chaise de capitaine et où la France a soulevé pour la dernière fois le Saladier d'argent.

Novak Djokovic et ses copains ont mis fin à la série et c'est en Serbie que s'installera cette année le Bol à Punch de Dwight Davis.

Et ce n'est certainement pas le grand feu d'artifice tiré au dessus de l'Arena et le concert de klaxons qui a résonné dans tout Belgrade et, sans doute, dans tout le pays animé d'un fort esprit patriotique, qui aura consolé les Français.

Source : Reuters